1997 “Une finale Not Very Nice”

1996-97

25 000 Bretons pleurent au Parc des Princes

Fort de son mental à toute épreuve, En Avant entame son parcours en coupe de France sans complexe. Les joueurs de Smerecki se sortent d’abord du piège tendu par Mont-de-Marsan (1-0 après prolongation en 32e de finale) puis de Wasquehal (3-1, 1/16e) et Caen (1-0, 1/8e ). En quart de finale, Coco Michel et les siens se voient proposer un voyage au Parc des Princes pour y défier Créteil (D2). Devant un public pourtant acquis à sa cause, En Avant piétine mais ouvre le score contre le cours du jeu par Pierre Haon qui marque contre son camp (32’). La réponse cristolienne est cinglante. Calabuig remet les deux équipes à égalité dès la 38e minute. Le score de change plus et il faut avoir recours à la prolongation pour que se dessine le qualifié du jour. Stéphane Carnot (109’) puis Charly Coridon (117’) font pencher la balance en faveur des “Rouge et Noir” (3-1).

Christopher WREH

Pour la première fois de son histoire, l’Armor et l’Argoat accueillera une demi-finale de coupe de France. Le sort a désigné Montpellier comme adversaire. Même si la partie se déroule au Roudourou, le ticket pour le Parc des Princes, est loin d’être oblitéré. Montpellier possède avec Ibrahima Bakayoko un jeune attaquant aussi puissant que talentueux que les grands clubs français convoitent. En ce 19 avril 1997 ensoleillé, le vent a cru bon de s’inviter. Le Roudourou a revêtu sa tenue de gala. Bagayoko est muselé par un Marek Jozwiak des grands jours. L’international Polonais n’a pas son pareil pour élever son niveau lorsque l’événement le commande. La rencontre est âpre, les deux équipes très proches l’une de l’autre. Comme en quart de finale, il faut avoir recours à la prolongation (0-0 au terme des 90 minutes). Il faut toute la malice de Christopher Wreh (1-0, 109’) et le touché de balle soyeux de Stéphane Carnot (120’) pour propulser toute une région sous les feux de la rampe d’une finale de coupe de France au Parc. La mobilisation des supporters est proportionnelle à l’amour qu’ils portent à leur équipe. Par trains, par bus ou voitures individuelles, 10 000 Guingampais débarquent dans la capitale avec le sentiment que cette fameuse coupe de France passera une année aux pieds de la Plomée.

Finale de la coupe de France : Le champagne sans les bulles

chirac EAG 1997

Comment pourrait-il en être autrement ? L’adversaire, Nice, a terminé le championnat à la 20e place à 14 points du premier non-relégable. Le bilan famélique des joueurs de Sylvester Takac (5 victoires, 8 nuls, 25 défaites) fait d’En Avant le grandissime favori de cette finale. En ce 10 mai 1997, le Parc des Princes raisonne des chants bretons. La ferveur est exceptionnelle. Est-ce cette ambiance qui déstabilise les Guingampais, la longue attente du protocole auquel participe le président Jacques Chirac ? Ce qui est sûr, c’est que les Guingampais privés de Stéphane Carnot (tout juste rétabli d’une blessure à la cuisse, il entrera en seconde mi-temps), passent complètement à travers du premier acte. Nice ouvre le score par Salimi (21’). A la pause, Françis Smerecki exorte ses joueurs à sortir de leur torpeur, à forcer leur destin. Galvanisés par les propos du coach, les “Rouge et Noir” prennent les choses en main.

1996-97

La pression monte progressivement jusqu’à la 78e minute moment choisi par Nicolas Laspalles pour fusiller Valencony et embraser le Parc. C’est sûr En Avant vient de faire le plus dur. On attend le second but de la délivrance. Coco Michel y est presque. Sur un ballon délivré par Christophe Horlaville, le Rostrenois s’avance face au gardien Niçois, lui glisse le ballon sous les pieds. La coupe est à Guingamp ? Non, en retombant, Bruno Valencony dévie du crampon, le tir de Coco. A cet instant, le chrono du Parc affiche la 89e minute… Comme en quart de finale et en demie, la prolongation est inévitable. Cette fois, les Dieux du foot ont décidé qu’elle ne donnerait rien et que tout se jouerait lors de la séance des tirs au but. Dans cet exercice si particulier, ce sont les nerfs qui commandent le plus souvent. Les Niçois ne se posent pas de question et profitent des échecs de Stéphane Carnot et de Coco Michel pour ramener le trophée sur la promenade des Anglais. Coté Guingampais, la déception est énorme. Le sentiment d’être passé à côté de quelque chose d’unique domine. L’histoire révèlera que l’exploit peut se répéter, et même deux fois… 

Stéphane Carnot