Les années 70 Quand la France, tombe sous le charme…

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A l’orée de la saison 1972-73, Noël Le Graët, tout juste âgé de 30 ans, est nommé à la présidence. Né un 25 décembre, ce jeune commercial, grossiste et détaillant en électro-ménager, a vu le jour sous une bonne étoile. Il déborde d’ambition pour son équipe et ne manque ni d’idées, ni de courage, pour les réaliser. Son équipe évolue en D.S.R (juste en dessous de la Division d’honneur) et va se révéler à la France entière qui va en tomber sous le charme de ces jeunes dans le vent. Michel Drucker, dans une émission dominicale, interrompt même le programme pour donner le résultat des « rouge et noir ». Guingamp fait la une de tous les journaux nationaux, curieux et admiratifs de l’épopée de cette bande de jeune à qui rien ne fait peur. 

Le début de l’ère Le Graët

Cette équipe composée en grande majorité de joueurs vingt ans, entraînée par leur ainé Sylvestre Salvi (22 ans), entre dans la légende comme le titre le journal l’Equipe. Après avoir éliminé le rival local, le stade Charles de Blois (5-1), Louannec (3-0, DH) et Lamballe (3-0), la joyeuse troupe s’offre le scalp de quatre clubs de division 2. Laval est tout d’abord battu chez lui (2-1) grâce à deux buts d’Hervé Le Coz et Yvon Schmitt. L’histoire est en route. Brest passe ensuite à la trappe à Roudourou en 64e de finale (doublé de Michel André). Les Guingampais font encore plus fort en 32e de finale face à l’US Le Mans alors 7e du groupe A de D2. Menés (2-0) après seulement 23 minutes (Smerecki, Marchi), les coéquipiers de Bernard Reyt renversent complètement la vapeur. Michel André s’offre un triplé (32’, 58’ et 78’) avant que l’entraîneur-joueur Sylvestre Salvi clôture la marque à la 90e sur penalty. Et de trois pour En Avant qui en plus de bousculer la hiérarchie, séduit par sa fraîcheur, son abnégation et le talent de ses gamins.

4 clubs de D2 au tableau de chasse

Le tirage au sort des 16e de finale, offre un nouveau derby. Guingamp recevra Lorient à Brest dans un stade de l’Armoricaine qui s’avère trop petit pour accueillir la foule des supporters. Au coup d’envoi, même les pylônes d’éclairage sont pris d’assaut pour assister à un nouvel exploit des « Rouge et Noir ». Bernard Reyt, Joël Anthoine, Yvon Schmitt, Jean-Yves Person, Sylvestre Salvi, Yvon Allain, Jean-Yves Le Coz, Jean-Michel Cozic, Yvan Le Quéré, Michel André, Alain Rouvillois font encore un peu plus croître leur notoriété en s’imposant à nouveau (2-1, André, 40’ et Le Quéré (61’). « Guingamp, une leçon pour les « grands » titre Le Miroir du Football. Sur 1581 clubs engagés, En Avant fait partie des 16 rescapés. A côté des 15 autres qualifiés (Sochaux, Red-Star, Lyon, Bordeaux, Nîmes, Reims, Paris FC, Nantes, Marseille, Lille, St-Etienne, Arles, Montluçon, Avignon et Rouen), En Avant fait évidemment figure de petit-poucet. Le sort n’offre pas une sortie en beauté face à un cador mais une double confrontation avec une solide équipe de D1. Cette fois, c’est le stade de la Route de Lorient à Rennes qui est le théâtre du match Guingamp-Rouen (D1).

28 000 spectateurs au stade de la Route de Lorient contre Rouen

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Plus de 28 000 spectateurs prennent d’assaut le stade occupé d’ordinaire par les pros du stade. La Bretagne entière a fait le déplacement pour assister de visu à un nouvel exploit. Hélas, la blessure au genou dès le début du match d’Yvon Schmitt et une lassitude physique provoquée par les sollicitations sportives et médiatiques, empêchent les Guingampais de rivaliser avec un adversaire plus mature. La bande de Sylvestre Salvi est battue 5-0. Lors du match retour, alors que le suspense est inexistant, le stade Robert Diochon a fait tout de même le plein. Les Rouennais se pressent pour découvrir cette bande d’irréductibles bretons dont tout le monde parle. Les Rouennais l’emportent ( 3-0) mais cette fois, les Guingampais retrouvent leur plus séduisant visage. L’aventure s’arrête en Haute-Normandie, croit-on… on le saura plus tard, elle ne faisait en fait que débuter.

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