Bilan de la saison 2017/2018 avec B.Desplat

21/05/18

Bertrand Desplat, quel bilan faites-vous de la saison 2017/2018 de l’EAG ?

C’est un bilan qui est satisfaisant dans l’ensemble, puisque le club est douzième de Ligue 1, ce qui lui permet d’envisager à nouveau sa présence dans l’élite l’année prochaine. C’est une saison qui s’inscrit dans un rythme de progression du club. On est passé d’une équipe qui lutte jusqu’au bout pour sa survie à une équipe capable d’envisager de devenir un club de coeur de Ligue 1. Mais la satisfaction ne doit pas masquer ce que je considère comme un bilan insuffisant. On doit tempérer notre performance ne serait-ce que par les deux clubs qui nous entourent, Dijon et Amiens. On doit aller au-delà des performances qui sont des gros coups, des exploits réalisés contre des équipes majeures, pour que l’on gagne en régularité. Les quelques points qui nous séparent du top 10, ils s’appellent plutôt Amiens, Caen, Metz, Dijon, Toulouse…

Que faudrait-il changer selon vous pour y arriver ? 

On a une mue mentale à opérer. Je conçois qu’après neuf ans en Ligue 2 et en National, ce n’est pas facile de changer la mentalité d’un club, d’un groupe de joueurs professionnels. Mais c’est de notre responsabilité. Je souhaite que nous soyons demain un bon club de coeur de Ligue 1, capable d’aller titiller régulièrement le top 10. C’est l’ambition que l’on doit se donner et elle passera par une prise de conscience collective, des joueurs et de l’ensemble des composantes du club.

Comment cela peut-il se traduire concrètement ? 

C’est, au quotidien, marteler des discours, ne rien laisser passer en termes d’investissement, y compris dans les semaines de travail. Dans la préparation mentale et organisationnelle des matchs, c’est être encore plus professionnel et vigilant sur les plus petits détails qui doivent pouvoir faire la différence au final.

En ce sens, le Pro Park, nouveau centre d’entraînement qui sera opérationnel la saison prochaine, pourrait vous y aider… 

Le club essaie de récupérer en 5, 6, 7 ans de Ligue 1, ce que d’autres ont peut-être fait en 20 ans de L1. C’est un risque qui est pris. On pourrait peut-être imaginer que l’En Avant de Guingamp serait plus forte si tous ces sommes-là étaient orientées uniquement dans la politique salariale. Je pense que ça serait une erreur grossière. Je crois que ce qui fait la durée dans le temps, c’est la force de l’institution, mais aussi la force des infrastructures et de l’organisation. Ça veut dire que dans un horizon de cinq ans maximum, le club sera doté de l’intégralité des infrastructures pour durer très durablement dans le paysage du football français.

Quelles seront ces infrastructures ?

On va avoir à imaginer, sur le même site que le Pro Park, les travaux qui vont concerner le futur siège social, que l’on appelle « La ferme ». Cela va permettre à la structure de travailler ensemble, pour gagner en efficacité en regroupant les services. À côté de ça, il y a encore des travaux au Roudourou, la « vague 4 » qui arrive. On a doté le syndicat mixte, propriétaire du stade, d’un fonds de concours de 2 millions d’euros, pour permettre ces travaux.

Avec ces évolutions et cette stabilité en Ligue 1, quel est l’objectif fixé pour la saison prochaine ?

 Se maintenir de manière confortable, mais on doit aussi réussir les tournants de la saison qui nous permettent d’aller accrocher un wagon au-dessus. Après, vous dire que le club va avoir des objectifs d’Europa League, ça serait complètement irresponsable. Regardez les 6, 7, 8 clubs qui sont en tête du championnat, ce sont les plus gros budgets du championnat. Si demain, un ou plusieurs clubs ont des passages à vide, on doit faire partie des clubs pour les remplacer.

(Avec Le Télégramme)