(Le résumé vidéo en bas de page)
D’un côté, Guingamp qui a presque les deux pieds en D1 et qui a besoin d’une victoire. De l’autre, Lorient qui n’a plus rien à espérer et à craindre dans ce championnat. Mais qui veut sa revanche après le match aller. Voilà brossé le tableau de ce derby breton.
Guingamp est diminué par les absences de Van Ankeren, Tasfaout et du capitaine Coco Michel, mais Guy Lacombe pense que l’équipe présentée saura se transcender pour l’évènement. En cas de victoire, même si rien n’est mathématiquement définitif en cas de succès sochalien, il sait que Guingamp “est en D1 à 99.99%“. Il sait aussi que, pour mieux préparer l’avenir, il est important d’obtenir rapidement sa place dans l’ascenseur. Mais avec le profond respect que Guy Lacombe éprouve pour le jeu prôné par Christian Gourcuff, il devine aussi que la soirée sera difficile. Que ce sésame pour la D1, il faudra aller le chercher. “C’est un match compliqué à aborder. Il faudra être motivés, car les Lorientais vont tout mettre dans la partie. Nous devons nous attendre à une grande révolte. Ils sont dans la même position que nous la saison dernière lorsque nous avions battu Troyes, et je n’oublie pas qu’il s’agit de la troisième défense à la maison. Cela va se passer au niveau de la détermination des joueurs, de leur capacité à se surpasser. Cela vaut la peine car l’issue est proche…”. Ce soir l’ancien Cannois insistera donc auprès de ses joueurs sur la volonté. “Même s’ils ne doivent pas avoir besoin de cela pour se motiver en vue d’un tel match. Il y a un objectif tellement fantastiques à atteindre ! Et puis nous jouons quand même contre une équipe qui était en D1 l’année dernière, à nous de montrer au public que nous ne sommes pas là par hasard.”
Visa pour le paradis, avec le bonjour d’Ali !
“Effacer le match aller” avait dit Loïc Druon, avant cette deuxième manche du derby breton entre Lorient et Guingamp. Pas question donc de prendre un voire deux buts, en moins de dix minutes cette fois. Bourmaud est le premier en action. Mais Le Lan ne peut reprendre correctement son centre (1′). La réponse costarmoricaine n’arrive que huit minutes plus tard par Fiorèse. Mais Le Garrec détourne sa frappe d’une claquette. Si le jeu se déroule essentiellement dans la zone du milieu de terrain, Lorient, dans sa nouvelle configuration avec trois défenseurs et cinq milieux, affiche plus de maîtrise dans le jeu. Convaincants, les Morbihannais. Pourtant Le Garrec va connaître une deuxième alerte. Il est obligé d’intervenir au pied devant le remuant Fiorèse (16′). Ce sera la dernière occasion guingampaise de cette première mi-temps. Même si Fiorèse (33′ et 43′) perd encore ses duels avec le portier lorientais. Le reste du temps, ce sont les hommes de Gourcuff qui ont le ballon. Et les possibilités de prendre l’avantage. Par Darcheville tout d’abord, qui, lancé par Le Grix, ne cadre pas son lob (17′).
Un chef d’oeuvre !
Le Guyannais n’aura pas plus de réussite sur une tête lobée, à la suite d’un centre de Le Lan (19′). Lorient ose et entreprend. A l’image de Ripoll qui tire au-dessus (24′ et 40′), de Darcheville (28′) dont la frappe n’est pas assez appuyée ou de Bedrossian (32′). Ce même Bedrossian aurait pu ouvrir le score peu de temps auparavant (25′). Mais Loussouarn détourne en corner sa tête décroisée. Et si Lorient avait pris l’avantage sur ce coup-là, il n’y aurait rien eu d’illogique face à des futurs pensionnaires de D1 manquant de percussion offensive. Ils jouaient, hier soir, sans Van Ankeren et Tasfaout. Est-ce l’enjeu qui crispe Deplace et ses partenaires ? Il y a même un peu de fébrilité dans les rangs des “Rouge et Noir”. N’est-ce pas Jozwiak, dont la tête en retrait met Loussouarn en difficulté (54′). Mais Bouafia, qui avait offert la montée à Lorient sur ce même stade et dans ce même but (face à Wasquehal), va faire parler son talent. Un centre de Foulon au deuxième poteau et après un contrôle du gauche dans un angle impossible et très fermé, il place une exceptionnelle reprise de volée, toujours du gauche, dans la lucarne opposée (57′). Un pur chef-d’oeuvre digne des plus grands et d’un certain Van Basten en particulier. Bouafia est vraiment l’homme des buts décisifs. Ali est grand.
Colleau corse la note
Très dur et immérité pour Lorient, mais Guingamp a le réalisme et le petit coup de pouce de la chance. Celui qui aide à monter. Fiorèse, lancé par Bouafia, aura la balle de break au bout du pied (70′). Mais, une nouvelle fois, Le Garrec est impérial. Ce qui n’est pas le cas de l’attaquant Guingampais qui gâchera encore la deuxième chance qui lui est offerte par Baret sur la même action. Lorient n’abdique pas. Témoin cette frappe lointaine de Darcheville (71′). Elle n’est pas cadrée. Par contre, son puissant coup de franc le sera (79′). Mais Loussouarn veille. Les Merlus poussent et multiplient les corners. Guingamp plie mais ne rompt pas. Au contraire, Colleau va donner au score son aspect définitif. D’une magnifique frappe de l’extérieur du pied droit en pleine lucarne (87′). Sur un service de capitaine Bouafia. L’homme du match.
Le bonheur est dans le pré
27 mai 1995 – 21 avril 2000 : le parallèle n’est pas encore possible mais les deux dates s’entrechoquent déjà. Il y a cinq ans : Coco Michel délivrait les siens devant Toulouse. Vendredi soir, Ali Bouafia et Fabrice Colleau ont de nouveau entrouvert les portes du paradis face aux Merlus. L’accession en D1 est maintenant acquise à 99.9%. Reste un petit dixième à grapiller. Comprenez, un dernier point, une minuscule cerise sur le copieux gâteau à dévorer.
