1983: 32e de finale de Coupe de France EAG-ANGERS 1-0

25/04/17

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Guingamp et Angers se sont affrontés à une seule reprise en coupe de France. Une rencontre remportée 1-0 par En Avant à Saint-Malo, le 13 février 1983 grâce à un but de Christophe Sagna à la 90e minute. Avant ce but, le gardien Angevin Patrick Chaslerie qui fit un bref passage sur les bords du Trieux (5 matchs en 1988-89) stoppa un penalty de Willem Letemahulu. Comme Chaslerie, Hervé Guégan et Didier Heyman prirent le chemin de Guingamp, deux saisons plus tard.

Le contexte du match:

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Le match:

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L’après match:

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Les Protagonistes:

1983 : 32e de finale   EAG-ANGERS SCO 1-0

 Raymond Kéruzoré (entraîneur)

 « Je me souviens bien de ce match joué au mois de février 1983. L’ hiver avait été très froid, les conditions d’entraînement difficiles. Le match s’était déroulé à Saint-Malo. A cette époque, les 32e de finale se jouaient sur terrain neutre. Je me souviens que les dirigeants de Guingamp et d’Angers avaient un peu tiqué sur le choix de Saint-Malo. Finalement, c’était plutôt une bonne idée puisque Saint-Malo avait été épargné par le gel ce jour-là au contraire de toute la Bretagne. Il n’empêche que le vent important rendait les conditions de jeu glaciales.  On savait que ce match serait difficile, il l’a été effectivement. En championnat, on avait remporté le match aller à Montbareil (4-3), on était dans la première partie de tableau (5e) alors qu’Angers était plus en difficulté (12e). Le début de match avait été à notre avantage même si la grosse occasion avait été angevine en première mi-temps avec un tir sur le poteau (Petiteau). En seconde période, on obtient un penalty. Sur l’action un angevin bouscule l’arbitre qui tombe à terre avant de l’expulser (64’). Willem (Letemahulu) fait une « panenka » que Chaslerie détourne. Une belle occasion de manquée. En fin de match, on marque sur le dernier corner, c’est Christophe Sagna qui nous délivre d’un coup de tête au ras du poteau. Cette qualification acquise de justesse nous a permis de sortir ensuite sur deux matchs aller-retour Lorient (DH) puis Laval, alors en D1, après la séance des tirs au but (deux fois 0-0) avant de nous incliner en quarts de finale face à Tours (1-1, 1-3). A l’aller, l’arbitre monsieur Quiniou siffle un penalty imaginaire à la 90e minute que Steck avait transformé. Notre regret avait été de ne pas faire la différence à Jaguin. On avait fait un très gros match avec de nombreuses occasions. Je me souviens aussi de la magnifique ambiance de coupe qui régnait ce soir-là.

 La coupe à Guingamp, c’est quelque chose de très particulier. On a le sentiment que son parfum transforme les gens. Les dirigeants de l’époque, de Noël Le Graët à Aimé Dagorn en passant par Albert Briant et Bertand Salomon avaient toujours le petit mot pour nous rappeler l’importance de cette compétition pour tous les guingampais. On sentait tout l’entourage mobilisé. Je crois qu’il existe une vraie passion mutuelle entre la coupe et En Avant. Ça a commencé en 1973, j’étais dans les tribunes à Rennes lors du match aller du 8e de finale entre En Avant et Rouen. L’ambiance était magnifique. A l’époque j’étais à l’armée au bataillon de Joinville avec deux Lorientais Kerangouarec et Nicol qui avaient été les victimes d’En Avant en 16e de finale. J’avais été très surpris d’apprendre qu’ils avaient été éliminés par une équipe de D.S.R. Ils m’avaient expliqué l’ambiance extraordinaire qu’avait créé le public guingampais, la solidarité et le talent de cette jeune équipe que rien n’effrayait. A partir de cette aventure de 73, je crois que Guingamp a toujours su que rien n’est impossible en football. Ça fait la force de ce club. En finale en 2009, le club était alors en Ligue 2 au contraire du stade Rennais. Pourtant, on avait senti qu’En Avant n’avait nourri aucun complexe pour finalement ramener la coupe à Guingamp. J’ai toujours eu l’impression que les gens étaient fiers de leur singularisme et croient en ce qu’ils font, ils ne se fixent pas de limite et au final, ont acquis une sorte de savoir-faire qui fait qu’on les retrouvent souvent dans le dernier carré. Je souhaite au club bonne chance pour cette demi-finale que je vais suivre attentivement à la télé avec le cœur d’un supporter. »

 Arnaud Landré (milieu de terrain) :

« De ce match contre Angers, je me souviens du froid et du vent. Ça « caillait sec » (rires). Sur le terrain, ça avait été un match sans pitié… Un vrai match de coupe. On avait eu un penalty en deuxième mi-temps. Avec le fort vent dans le dos depuis la mi-temps, on dominait. Ce penalty plus l’expulsion d’un angevin intervient peu après l’heure de jeu (64’). On croyait que c’était le tournant du match. Malheureusement, Willem (letemahulu) tente une « Panenka » que Chaslerie, parti du bon côté, stoppe facilement. Il lui avait mis la ême en championnat, tu penses bien que l’autre ne l’avait pas oublié. Willem s’est retourné vers moi, a vu mon regard noir. Je lui ai mis un sac (sic) puis il m’a dit « Arnaud, c’est pas grave on va se qualifier quand même. Je lui ai dit « t’as intérêt à faire ce qu’il faut maintenant. » Après cette minute, les supporters de Rennes qui étaient nombreux dans les tribunes de Saint-Malo ont commencé à retourner le stade en faveur d’Angers. Ça a pas chambré. A la fin du match on a frôlé la « chicore ». Kéru a fait le V de la victoire en direction des supporters d’En Avant puis s’est retourné vers ceux de Rennes en faisant un magnifique bras d’honneur. Ça n’a pas plu (rires). Certains étaient tellement excités qu’ils sont venus jusqu’à notre vestiaire pour s’en prendre à Kéru. Avec deux ou trois autres joueurs, on les a vite calmés.

 La coupe à Guingamp, c’est quelque chose. Avant les matchs, les yeux pétillent, on sent que c’est des matchs particuliers. Il faut avoir des « c…. », ne pas dégonfler, ça c’est la marque d’En Avant ». Je me souviens que Noël Le Graët venait nous voir à l’entraînement avec son costume. Il nous disait « les gars je m’en fous d’être dixièmes en championnat mais samedi, il faut passer en coupe. » On avait compris le message, y’en a pas un qui bronchait. On savait qu’il ne plaisantait pas et qu’on avait intérêt à se sortir les tripes. Depuis toutes ses années, je crois que c’est entré dans les têtes. A Guingamp, la coupe c’est irrationnel. »