Ça s’est passé un… 21 mai !

21/05/16

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Les feuilles de match :

Le match : samedi 21 mai 1988, Melun – Guingamp (2-2)

De qui est la mise en scène ? 

Dernier baisser de rideau. Dernière revue de troupe. La Faisanderie avait samedi soir des allures de cour des adieux. La grogne était là entre dirigeants melunais et bellifontains, au sein d’un club qui n’aura duré que ce que durent les roses. L’espace d’une saison. Il n’était plus question de l’air des Noces de Figaro comme à l’été 87 mais plutôt de divorce à l’italienne tant la situation était devenue empirique entre les deux conjoints. Entre dirigeants surtout. Car les joueurs de l’Entente ont mis un point d’honneur à se tenir à l’écart de ces tensions, de ces affrontements de couloir. A se quitter sous une bonne note.

Il leur fallut faire chorus, pousser et tirer tous à l’unisson dans le même sens, pour mettre par deux fois un bémol à deux contre-un guingampais. Quelle rage il y avait eu à voir et à entendre Milan Calasan surgir au premier et crier sa joie sur un corner de Robby Langers repris victorieusement pratiquement dans un trou de souris. Ça c’était pour la 13ème minute. Toute équivoque fut bien près d’être levée quand il prit au Luxembourgeois d’entonner la chevauchée des Walkyries onze minutes plus tard. On devait en rester aux prémices, Langers un peu à bout de souffle au terme de son échappée s’étranglait de dépit. Il en était de même aux 35e et 37e minutes pour Calasan, le but grand ouvert au plus grand soulagement de Bled, le portier de nuit. Comme quoi, le plus facile reste à faire quand on a réussi le plus difficile.

One ne sait quelle petite musique de chambre se mit à trotter dans la tête de Jouan et consorts mais Burcsa, l’ex-auxerrois, ne se fit pas prier le moins du monde pour exploiter un couac retentissant de la défense guingampaise: 1-1 à la 40′ et à la pause, les Seine-et-Marnais sur leur lancée s’étant signalé à l’attention de Nadon par une frappe lourde de Dalbart.

“On a mal pris le match. On n’a pas eu assez de recul durant les 45 premières minutes et chose impardonnable, on loupe le 2-0”, remarquait après coup Jean Paul Rabier, l’homme du choc psychologique. Sous sa conduite, En Avant aura terminé sa saison sur une bonne série de 3 victoires dont une à Strasbourg et 4 matchs nuls, dont le dernier en date à Fontainebleau. Après un deuxième acte aussi riche en péripéties et un final allegro-fortissimo que la reprise andante ne laissait aucunement présager. On n’ira pas jusqu’à dire que l’entracte fut par trop émollient mais le fait est que le jeu d’abord syncopé se durcit avec un Deplanche faisant étalage d’une rare intransigeance en deux ou trois circonstances où la défense d’En Avant donna des signes de faiblesses,, voire d’affolement. Heureusement, les Dalbart, Burcsa et Duffour ne se montraient pas des plus inspirés. Tout le mal d’une Entente peu réaliste sur ses terres et bien souvent friable à l’extérieur.

Langers crut bien avoir fait le plus difficile en redonnant à ses couleurs un avantage de 2 à 1 à la 90e minute, absolument libre de tout marquage au point de pénalty, mais c’était compter sans ces Seine-et-Marnais désireux sur le terrain de consommer tout à la fois ce mariage blanc de convenance et cette séparation de corps et d’âme. Duffour héritait au second poteau d’un centre de Dalbart et quasiment accroupi égalisait d’une jolie tête au ras du gazon. On jouait la 93e minute… Et cela aurait pu faire tout aussi bien 4-4 que 2-2.

Le classement avant-match :

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La feuille de match :

1988 Melun Guingamp